Tous les vieux pneus entreposés au Québec ont été revalorisés
Les 45,5 millions de vieux pneus qui séjournaient sur l’ensemble du territoire québécois ont tous emprunté la voie du recyclage et de la revalorisation.
Le ministre de l’Environnement, Pierre Arcand, a confirmé avoir franchi une étape importante en ce qui a trait aux pneus usés. Des 800 sites qui ont accueilli ces pneus usagés, celui de Franklin, en Montérégie, aura été le dernier en service. Au plus fort de son activité, il comptait 22 millions de pneus.
Depuis l’incendie du site de Saint-Amable en 1990, de nombreux programmes ont été mis sur pied au Québec pour s’attaquer à l’accumulation de vieux pneus qui, même sans représenter un risque de contamination du sol, ont toujours été une menace environnementale en raison de leur inflammabilité.
L’urgence de développer une filière pour les pneus est née du violent incendie de Saint-Amable, en Montérégie, lorsqu’en mai 1990, le feu s’est emparé d’un site d’entreposage de trois millions de pneus usés.
Dans les mois qui ont suivi, le gouvernement a mis en place un plan de sécurisation des lieux d’entreposage. Le premier véritable programme de traitement intégré des pneus usagés est né en 1996. Depuis, ce sont plus de 151 millions de pneus qui ont été traités. L’héritage passé était de 45,5 millions, tous les autres sont venus du flux annuel.
La présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC, Ginette Bureau, a précisé qu’un pneu est inerte. Il ne coule pas, ne devient pas corrosif. L’élimination des pneus devait donc passer par le vidage et le désencombrement des sites d’entreposage, et la décontamination de ceux-ci n’était donc pas nécessaire.
Véritable industrie
Au moment de lancer les premières initiatives pour se débarrasser des vieux pneus, Mme Bureau rappelle que son organisme partait de zéro. « Il n’y avait rien et on ne savait pas non plus comment s’y prendre », a-t-elle lancé en riant, soulignant le chemin parcouru au fil des années.
Depuis, c’est une véritable industrie qui a été mise sur pied pour gérer d’abord les pneus usagés qui quittent les véhicules chaque année et pour diminuer l’héritage passé des pneus entreposés depuis des décennies.
Aujourd’hui, la revalorisation des pneus représente plus de 500 emplois et génère un chiffre d’affaires de près de 40 millions de dollars. La matière récupérée est transformée pour divers usages, des tapis pour animaux de ferme aux coussins de dynamitage, mais les pneus déchiquetés entrent aussi dans la composition de terrains de soccer synthétiques, que l’on retrouve de plus en plus au Québec.