Pour récolter les «services» offerts par les milieux naturels, la région de Montréal doit se doter d’une ceinture verte, comme l’ont fait d’autres grandes villes, plaide la Fondation David Suzuki, dans son mémoire qui sera présenté ce soir à la première séance de consultation sur le Plan métropolitain d’aménagement et de développement.
La ceinture verte est «un ensemble d’espaces naturels protégés reliés entre eux par des corridors à vocation écologique et récréative», précise la Fondation. Londres, São Paolo, Toronto, Vancouver et Ottawa font partie des nombreuses villes qui se sont dotées d’une ceinture verte. «Il est de plus en plus établi que les milieux naturels procurent à la collectivité des bienfaits économiques et sociaux», affirme la Fondation dans son mémoire.
Des bienfaits chiffrés
Selon les calculs faits par l’organisme à Toronto et Vancouver, chaque hectare de milieu naturel fournit des services valant entre 3487$ et 3880$ simplement pour le captage du gaz carbonique et la prévention des inondations.
Cette estimation ne représente «qu’une fraction de la valeur totale des biens et services écologiques que les écosystèmes naturels apportent à la collectivité».
En effet, c’est sans compter d’autres services écologiques, comme la purification de l’air et de l’eau ou la lutte contre la chaleur urbaine. Sans compter non plus les usages récréatifs.
La Fondation propose d’atteindre une proportion de 30% de milieux naturels protégés d’ici 2031. Pour y arriver, il faut protéger tous les milieux humides restants, qui représentent 5% du territoire, ainsi que 17% des milieux terrestres, essentiellement des forêts, ainsi que 7,5% des milieux aquatiques. Et il faut pour cela s’opposer à tout nouveau dézonage agricole.
«Depuis les années 1980, la superficie des espaces naturels dans la CMM diminue de 1,8% par année», note la Fondation. Cela se fait au détriment de la biodiversité de tout le Québec car la région de Montréal est l’une des plus riches en espèces animales et végétales de la province.
auteur : Charles Côté, La Presse