TerraVie a été créé le 7 mai 2003 par des bénévoles désirant concrétiser leur vision d’un développement rural viable alliant la conservation de la nature et les écovillages. L’assemblée de fondation avec l’élection des premiers administrateurs et l’adoption des règlements généraux a eu lieu le 5 juillet 2003. Le modèle du «Community Land Trust» existant dans les provinces de droit anglais semblait approprié mais n’avait pas son équivalent en droit civil québécois. Les premières réalisations de TerraVie ont donc consisté en la création d’une structure juridique permettant de mettre en œuvre cette vision et de favoriser l’implantation de tels projets dans toutes les régions du Québec.
TerraVie, à l’aide de ses partenaires a donc mis sur pied une structure juridique innovatrice tenant compte du contexte juridique et social québécois et a produit le Guide juridique et organisationnel de TerraVie, qui explique en détails son fonctionnement et ses avantages pour les projets de collectivités rurales viables au Québec.
TerraVie a également déployé beaucoup d’énergie à réunir les conditions de réalisation de ses objectifs. Tout d’abord, en 2004 elle a obtenu le statut de bienfaisance et a obtenu la reconnaissance d’Environnement Canada à titre d’organisme de conservation admissible aux dons écologiques
L’organisme a tenu des kiosques dans plusieurs événements publics afin de communiquer sa vision, recruter des membres et recueillir des fonds. Ce travail assidu des membres fondateurs et des premiers bénévoles a rapidement porté fruit et le nombre de membres actifs s’est accru rapidement grâce à l’intérêt que suscite ce projet innovateur au sein de la population.
De même, TerraVie a utilisé les premières années de son existence à tisser des liens avec d’autres organismes dont le champ d’activité était lié au sien et à établir des partenariats solides.
Enfin, TerraVie a organisé et animé de nombreux ateliers éducatifs et formations en lien avec la conservation de la nature et le mode de vie écologique. Par ailleurs, tout en solidifiant la base de leur organisme, les bénévoles de TerraVie étaient à la recherche du terrain sur lequel leur premier pilote projet écologique associé à une aire protégée verrait le jour.
La région des Laurentides était une région privilégiée car elle fait l’objet d’un grand développement immobilier en raison de l’étalement urbain en provenance de la métropole (au sud) et de la villégiature qui occupe de plus en plus les terrains situés près des nombreux lacs de la région. Le modèle de développement employé dans cette région et le très faible pourcentage de territoire protégé incitait donc TerraVie à entreprendre un premier projet pilote dans cette région afin de démontrer les avantages d’un développement rural basé sur les principes du développement durable.
Au tout début, il y a eu la collaboration du Réseau des écovillages du Canada, du Centre québécois du droit de l’environnement, de la Confédération québécoise des coopératives d’habitation, du Réseau des Milieux Naturels et bien d’autres.
À l’hiver 2006, TerraVie faisait une offre d’achat, qui fut acceptée, sur un terrain de 250 acres situé aux abords du Lac du Brochet, dans la municipalité de Montcalm. Un ajout d’environ 30 acres a été conclut en 2009 ce qui porte le total à environ 280 acres (113 hectares).
L’été 2006 a été consacré à la caractérisation écologique du terrain et à l’élaboration d’un plan de conservation. Un dossier fut présenté au Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs afin d’obtenir une subvention permettant de défrayer la moitié des coûts d’acquisition de la partie de l’aire protégée des 176 acres (71 hectares) dédiés à la création de l’Aire protégée du Lac du Brochet qui deviendra la Réserve naturelle du Lac du Brochet en mai 2013.
Pour la partie du terrain concernant la Réserve naturelle, Environnement Canada a également aidé l’organisme avec le programme de don écologique considérant que les terrains on un intérêt écologique permettant au donateur d’obtenir une déduction fiscale sur 20 % des frais total d’acquisition de cette partie de terrains.
Pour le reste, TerraVie a dû trouver le financement soit par la vente de convention de droit de superficie, par des prêts et d’activités de levée de fonds.
Au même moment, TerraVie a mis sur pied un groupe d’individus qui participe à ce projet écologique à titre de membres actifs, de membres futurs résidents, de collaborateurs, etc.
En ce temps, il y a eu plusieurs personnes dont des familles composées de gens de tous âges qui se sont montrés intéressés et ont participé financièrement à l’acquisition du terrain par des droits de superficie dans le but de se construire éventuellement une maison.
Depuis l’acquisition officielle des terrains du Lac du Brochet, TerraVie a lancé la campagne «Parrainez un arbre» et organisé des événements de financement qui lui ont permis de rembourser en partie les prêts qui lui ont été octroyés.
Le comité Financement a été très actif dans la recherche de fonds par, entre autres, des subventions auprès de fondations afin de recueillir les fonds nécessaires à la mise en œuvre du plan de conservation de la Réserve naturelle et du projet d’ensemble.
Plusieurs bénévoles ont participé activement sur les terrains durant l’été 2007 afin de mettre en place les mesures de conservation les plus urgentes, tracer les sentiers afin de concentrer le piétinement et éviter les dommages aux végétaux, et continuer la caractérisation écologique du site.
Le comité Aménagement et construction, composé de membres actifs et assisté d’experts en urbanisme et en construction écologique, travaille actuellement sur l’élaboration du plan d’aménagement pour le projet d’ensemble dont une partie résidentielle ainsi que certaines parties pour des abris forestiers.
La recherche de partenaires locaux poursuit toujours son cours dans l’optique de regrouper plusieurs acteurs économiques, sociaux, environnementaux et culturels de la région autour d’une vision commune de ruralité viable.
Il y a également la participation de plusieurs stagiaires de divers institutions qui sont dans le domaine écologique et qui viennent à TerraVie depuis 2007.
En mai 2007, TerraVie a été récompensée pour ses efforts constants pour l’ensemble de son organisme et pour la qualité de son projet-pilote en recevant un Phénix de l’environnement 2007, pour la catégorie Développement durable.
Son projet-pilote écologique en lien avec la Réserve naturelle du Lac du Brochet est donc un projet en évolution constante, aux perspectives très intéressantes. TerraVie travaille à l’aménagement de sentiers pédestres, un sentier pour mobilité réduite, à l’élaboration d’activités éducatives, d’aires de repos et de postes d’observation de la faune dans la Réserve.
TerraVie a également débuté à construire en 2013 un centre de la nature au abord de son jardin de plantes indigènes comestibles et médicinales afin de pouvoir ouvrir le tout au public. Des visites guidées sont organisées afin de permettre à la population d’observer les différentes solutions adoptées par ce projet écologique.
Des abris forestiers ont été construits afin d’accueillir les nombreux visiteurs, étudiants et stagiaires internationaux.
TerraVie a une vie associative dynamique : l’ensemble de ses réalisations est dû uniquement à l’action bénévole de plus ou moins 40 membres actifs engagés de façon régulière dans divers comités. La composition des membres de l’organisation est riche de leurs compétences et connaissances des plus variées. Près de 350 membres sympathisants âgés entre 13 et 94 ans soutiennent également l’organisme.
TerraVie est géré par un conseil d’administration élu comprenant des membres et des représentants d’organismes environnementaux dont le CRELA (Conseil régional de l’environnement des Laurentides). Les 7 administrateurs ont des qualifications et des expériences riches et multidisciplinaires. De plus, TerraVie bénéficie depuis ses débuts du soutien de nombreuses personnes ressources qui conseillent bénévolement l’organisme, au besoin.
Les réalisations sont dues majoritairement à d’innombrables heures de bénévolat depuis sa fondation. En raison de la multiplication des responsabilités de l’organisme, TerraVie aimerait, selon le financement, engager divers postes de permanence dont, coordination, secrétariat, action terrains, des chargés de projet pour les communications, la recherche de financement, etc.
À l’issue de ce projet, l’équipe de TerraVie aura développé des compétences et une structure juridique uniques au Québec et sera en mesure d’encadrer de nombreux projets semblables dans la province, jetant ainsi les bases d’un nouveau modèle de ruralité durable au Québec.